04 mars 2015

Live long and pro(s)per


Chers explorateurs de mondes étranges, je vous devine tout aussi attristés que moi quant à la récente disparition de Leonard Nimoy, grand inspirateur des modes terrestres chez les coiffeurs-visagistes. Il faut tout de même admettre que, bien qu'ayant quelque peu exagéré sa longévité dans la série Star Trek, Monsieur Spock a quitté ce monde à l'âge civilement reconnu de 83 ans, ce qui, en toute logique, n'est pas une incongrue tragédie en soi. Et pourtant.

Il nous aura fallu digérer cette pathétique remarque de l'un de ces néo-journalistes naïvement corrects, pour qui la mort a probablement ses raisons que la raison ignore :
"Bien qu'il avait arrêté de fumer depuis plus de 30 ans, l'acteur souffrait d'une broncho-pneumopathie chronique due à la cigarette." (actualitte.com)
Je ne m'attarderai pas sur l'aspect autant inutile que déplacé d'une telle annotation au sein d'un hommage, mais je reviendrai par contre sur ce désormais éternel flux et reflux des grandes marées hygiénistes visant à nous démontrer que dans un univers lisse et aseptisé, nous pourrions vivre notre sénilité en toute quiétude jusqu'à l'âge d'au moins 120 ans (soit plus de deux siècles en âge vulcain).
Puisqu'il est de nouveau question des dangers du tabagisme, restons lucides : si fumer tue, de nos jours, c'est principalement par arme blanche, en cas de refus de don de cigarette. Néanmoins, caractère obsessionnel et manque de subventions obligent, les associations de détournement de fonds telles que DNF (Droits des Non-Fumeurs) ayant récemment été déboutées par les tribunaux (pour requêtes jugées quelque peu ubuesques, à force), il leur fallait impérativement revenir à la charge, nouvelles études scientifiques à l'appui. Fort heureusement, afin d'assouvir leur obsession malsaine, leur vœu vient soudainement d'être exaucé :
Voilà qui aurait sans nul doute fait sourciller Monsieur Spock, d'apprendre qu'à l'instar des publicités "lessivières" des années 80 - quand on lavait "plus blanc que blanc" - l'on nous prouve aujourd'hui que le tabac rend dorénavant "plus mort que mort".
Demeurons alertes sur la passerelle, donc : il nous reste encore de nombreuses oreilles à tailler en pointe, et certaines frontières de l'infini n'ont décidément pas fini d'être franchies.